Le mantrailing, ou suivi de piste par les chiens, est une activité de plus en plus populaire, tant dans le milieu de la recherche de personnes disparues que dans le cadre des sports canins. Cette discipline consiste à entraîner un chien à suivre la trace d’une personne en particulier, généralement en utilisant son odorat exceptionnel pour localiser une personne spécifique sur la base de son odeur. Bien que cette pratique soit avant tout une méthode de travail axée sur le comportement olfactif, elle peut avoir des conséquences intéressantes et parfois inattendues sur le comportement de prédation des chiens.
Le mantrailing : Un travail olfactif différent de la chasse traditionnelle
Dans le cadre de la chasse, la prédation du chien est une réponse instinctive à un stimulus visuel ou olfactif : l’odeur de la proie, le mouvement rapide d’un petit animal, ou encore l’excitation de la chasse elle-même. Le mantrailing, cependant, repose sur un aspect spécifique du travail olfactif. Le chien doit suivre une odeur particulière, souvent celle d’une personne, en la distinguant de toutes les autres odeurs qu’il croise en chemin. Ce travail olfactif n’implique pas la poursuite d’une « proie » au sens traditionnel du terme, mais bien l’identification et le suivi d’une trace spécifique.
Cela étant dit, l’instinct de prédation d’un chien n’est pas complètement neutralisé dans le cadre du mantrailing. L’élément de « chasse » reste présent, bien qu’il ne soit pas dirigé vers une proie vivante. Certains chiens peuvent même développer un comportement de poursuite similaire à celui observé dans des contextes de prédation, mais dans le cas du mantrailing, ce comportement est dirigé vers un objectif non naturel : suivre une personne sur la base de son odeur.
L’impact sur la prédation : Une réorientation de l’énergie
Lorsque l’on parle de l’impact du mantrailing sur le comportement de prédation chez le chien, il est crucial de comprendre que l’activité peut avoir un effet de réorientation de l’énergie instinctive. En effet, en fournissant au chien une « proie » à suivre, même si cette proie est humaine et non animale, le mantrailing peut permettre de canaliser et d’orienter l’énergie du chien vers un objectif précis, au lieu de la laisser dévier vers des comportements de prédation potentiellement problématiques.
Pour les chiens ayant un fort instinct de prédation, ce type d’entraînement peut avoir des effets apaisants, car il leur permet de satisfaire leur besoin d’exercice mental et physique sans se livrer à des comportements de chasse impulsifs, comme courir après des petits animaux (comme des chats ou des rongeurs). Ce réajustement peut aussi aider à diminuer les risques de comportement destructeur ou de fugue liés à un excès de stimulation liée à la prédation.
Le mantrailing comme substitut comportemental
En ce sens, le mantrailing peut être vu comme une forme de substitution comportementale : au lieu de courir après une proie animale, le chien apprend à se concentrer sur un travail olfactif précis. Cela permet de minimiser les comportements de prédation inappropriés, tout en offrant un moyen de satisfaire les instincts naturels du chien de manière contrôlée et ciblée.
Par exemple, un chien qui a un fort instinct de chasse et qui, auparavant, se montrait particulièrement intéressé par les animaux domestiques ou les petits animaux sauvages, peut voir son comportement de prédation modifié lorsqu’il est exposé régulièrement à des séances de mantrailing. Les séances d’entraînement peuvent l’aider à développer un comportement plus concentré sur des tâches spécifiques, comme suivre une trace sans se laisser distraire par d’autres stimuli.